Sur la poupée d'une enfant morte
À MA FILLE
Jeanne, cette poupée a bien plusque toi d'âge;
elle est un peu vivante, étant un héritage.
Son sommeil a dormi tant de jours révolus!
On la réveille, on la fait belle, on te l'envoie!
Qu'elle te faisse heureuse, elle qui fit la joie
d'un petit coeur qui ne bat plus!
Une autre aussi l'aima, d'autres bras l'ont bercée:
d'autres yeux lumineux de vie et de pensée
l'admiraient, comme toi, d'un regard rayonnant!
Et jadis, la tiédeur douce de son haleine,
son baiser, réchauffa les traits do porcelaine
que tu caresses maintenant!
Son trousseau de poupée, avec lequel tu joues,
oh! qu'il m'a mis à moi de larmes sur les joues!
Robes longues, pelisse à grand volant brodé,
brassières et chaussons, rubans bleus, rubans roses,
minuscules trésors, pauvres petites choses
d'enfant, si tôt dépossédè!
Et tous ces souvenirs, Jeanne, laissés par l'ange,
celle qui l'a pleuré te les donne, en échange
du bien que lui fara ton beau sourire heureux.
Un jour, tu comprendras l'adorable mystère
de ces coeurs qui n'ont plus de bonheur sur la terre,
et qui le font naître autour d'eux!
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