sábado, 30 de septiembre de 2017

SUR JEAN LORRAIN ET NEIGHILDE

Poète, même en verre. Poésie et poétique du conte-bibelot autour de 1900

Poet, even with Glass. Poetry and Poetics of the Ornament-Fairy Tale in the 1900s
Cyril Barde

Des vies encloses : les Princesses d’ivoire et d’ivresse de Jean Lorrain

Contes d’ivoire et de nacre : un « devenir-bibelot »


14Si les prodiges des verriers Art nouveau font germer le conte à l’intérieur même de l’écriture critique, le conte fin-de-siècle cherche réciproquement l’effet poétique dans ce « devenir-bibelot » dont parle Bernard Vouilloux. Nous proposerons de lire le recueil des Princesses d’ivoire et d’ivresse de Jean Lorrain, publié chez Ollendorff en 1902, comme une œuvre exemplaire de ce processus. Jean Lorrain ne cesse de matérialiser son recueil. Ses princesses sont « d’ivoire et d’ivresse », « d’ambre et d’Italie », ses princes « de nacre et de caresse », tandis que d’autres contes se parent « de givre et sommeil » quand ils ne se trament pas « dans la tapisserie ». La métaphore topique de l’écriture-bijou, de l’écrivain ciseleur semble ici remotivée par Lorrain. Rachilde imagine le livre non pas comme la métaphore mais comme le prolongement de la main baguée de l’auteur :

Jean Lorrain poète est supérieur en attitude à Jean Lorrain voitureur des commodes poubelles de la conversation. Il aime la femme en sculpteur dont les doigts seraient trop chargés de bagues et il laisse tomber des gemmes précieuses, sans doute mal serties, sur l’ivoire ou l’argile, comme on pleurerait de vraies larmes d’enthousiasme. En cette nouvelle galerie de statuettes et d’émaux, pas de notes discordantes. La poésie chante seule.
15Dans ces lignes encore, conte et poésie semblent s’amalgamer à la faveur d’une poétique lapidaire. L’image de la larme, que nous avons déjà repérée chez Montesquiou, revient ici de manière intéressante. Elle suggère aussi une analogie entre la forme de la goutte d’eau, ronde et close, et la condensation formelle du conte, petit récit autonome. En outre, le recueil, dans sa matérialité même, tend à se faire objet d’art. La belle couverture Art nouveau réalisée par Manuel Orazi pour l’édition de 1902 y contribue de manière décisive : les princesses hiératiques de l’arrière-plan et l’étrange gnome du premier plan portent d’énigmatiques vases ou coffrets, allégories de la procession des récits dont le recueil s’apparente au geste du collectionneur.

16Le devenir-bibelot s’empare aussi des nombreux personnages caractérisés par leur froideur d’âme. L’ivoire et la nacre dont sont faits ces princes et princesses égoïstes semblent matérialiser leur figement narcissique. Le conte « Narkiss », significativement dédié au bijoutier René Lalique, procède d’une poétique de l’incrustation qui se manifeste déjà dans les sonorités abruptes de son titre. Le jeune homme dédaigneux, amoureux de lui-même, ne se métamorphose pas en fleur sous la plume de Lorrain. Il devient littéralement gemme, fait corps avec une nature elle-même pétrifiée, un paysage minéralisé. Les princesses vaniteuses sont quant à elles vouées à leur miroir, à la glace métonymique de leur cœur gelé.

Contes de givre : enclore une « poésie d’âme simple »


19Gallé, nous l’avons vu plus haut, est apprécié des écrivains de la fin du siècle parce qu’il sait spiritualiser la matière, lui infuser son rêve ou peut-être quelque chose de plus fugace encore, de plus essentiel aussi : la dimension même du temps. L’attention portée par bien des écrivains aux effets de givre ou de glace obtenus par Gallé peut être lue ainsi. Le givre et la glace figent un flux, retiennent un instant dans une cristallisation précaire. Il est intéressant de noter que dans le grand roman proustien, les deux mentions explicites des vases de Gallé associent la neige et la glace à un vif souvenir sentimental. La première occurrence intervient alors que le narrateur, en séjour à Balbec, vient d’apercevoir le groupe des jeunes filles en fleurs sur la plage. La phrase sinueuse semble accomplir dans le même temps la métamorphose de la mer en verrerie et la cristallisation du souvenir des jeunes déesses surgies de l’écume :

Au fur et à mesure que la saison s’avança, changea le tableau que j’y trouvais dans la fenêtre. D’abord il faisait grand jour, et sombre seulement s’il faisait mauvais temps ; alors, dans le verre glauque et qu’elle boursouflait de ses vagues rondes, la mer, sertie entre les montants de fer de ma croisée comme dans les plombs d’un vitrail, effilochait sur toute la profonde bordure rocheuse de la haie des triangles empennés d’une immobile écume linéamentée avec la délicatesse d’une plume ou d’un duvet dessinés par Pisanello, et fixés par cet émail blanc, inaltérable et crémeux qui figure une couche de neige dans les verreries de Gallé.

20La phrase de Proust saisit magistralement le processus de condensation à l’œuvre dans les verres de Gallé. Il s’agit de capter le flux dans une forme qui ne le fige pas mais préserve sa ductilité. La conjonction de la syntaxe souple et de l’image fixée, de la fragilité et de la solidité, de l’effilé et du durci dit cette tension subtile. La seconde mention de Gallé apparaît dans Le Côté de Guermantes, au moment où le narrateur vient de recevoir la cruelle carte de Mme de Stermaria, qui annule le rendez-vous tant espéré : « Bientôt l’hiver ; au coin de la fenêtre, comme sur un verre de Gallé, une veine de neige durcie. » La neige redouble en quelque sorte la fonction du vase de Gallé : elle cristallise, dans une texture infiniment fragile et délicate, une promesse ou une blessure, une trace du temps toujours promise à l’évanouissement. À ce titre, le verre Art nouveau peut être considéré comme la version élitiste des objets-souvenirs de verre dont le xixe siècle raffole, ainsi que le rappelle Celeste Olalquiaga dans Royaume de l’artifice. Presse-papiers enfermant paysages ou portraits de proches et autres boules de neige de verre sont autant de dispositifs qui visent à « captur[er] [le temps] juste au moment où il paraissait de plus en plus évanescent devant la course folle de la modernité […] : devenu un produit rare, le cristalliser, l’enfermer dans un objet se transforma en obsession culturelle ».

21Nous proposons, à partir de cette réflexion, de remotiver la comparaison suggérée par Philippe Jullian entre les verres de Gallé et les contes de Lorrain. Si les contes des Princesses d’ivoire et d’ivresse semblent placés sous une couche de givre — ou de verre —, c’est qu’ils fonctionnent à leur tour comme ces objets-souvenirs, chargés d’enclore une trace du passé. Le conte givré retient la poésie des temps enfuis, du temps perdu de l’enfance. Le recueil est significativement situé sous le signe de l’hiver et de la cristallisation qui caractérise cette saison, dont le nom résonne heureusement avec « verre ». La préface s’ouvre sur l’évocation des « ciels mouillés de décembre » qui inspirent le désir de retrouver, au coin du feu et dans le secret de la chambre, les contes de l’enfance. Il s’agit bien de préserver des récits disparus et délicieusement surannés, « remplacés aujourd’hui par des livres de voyages et de découvertes scientifiques ». Il s’agit donc, pour le conteur, de retrouver le charme des contes du Nord, « semés de flocons de neige» que lui rapportaient les matelots de Terre-Neuve, de préserver cette « poésie d’âme simple », c’est-à-dire leur aura. De ces récits primitifs, le conteur a particulièrement retenu la figure de la Reine des Neiges qui vient « du bout de ses doigts raidis, dessiner sur les vitres les grandes fleurs fantasques et les arborescences du givre ». C’est encore le rêve de l’hiver et du verre qui s’impose à Lorrain lorsqu’il s’agit de passer en revue les personnages qui peuplent le recueil. La brève énumération se clôt ainsi :

[…] d’autres figures plus mystérieuses […] apparaissent enfin çà et là, sous le clair de lune et la neige floconnante, dans la magie glacée des nuits d’hiver… Captives dans des châsses de verre, […] elles descendent à la dérive les eaux lentes des fleuves ou dorment sous les coraux blancs des forêts immobilisées par le gel : des gnomes vêtus de vert les gardent et ce sont les reines de givre et de sommeil, les albes princesses de l’Hiver.
Les cristallisations hivernales et l’objet de verre se rencontrent dans une rêverie matérielle qui engage tout le recueil. Conte de givre, conte d’hiver, le récit emprunte à la matière cristallisée sa capacité à capturer la trace d’une émotion, d’un sentiment, d’un souvenir.

22Le motif de la relique, qui culmine dans la dernière section du recueil (« Contes de givre et de sommeil »), peut être pensé dans la perspective de la poétique — et de la poésie — du conte de Jean Lorrain. Le devenir-bibelot du recueil, sa « féerie gelée » qui s’acharne à incruster, enchâsser, capturer et pétrifier ses personnages, semble vouloir préserver le charme évanescent d’une époque révolue et l’aura de récits anciens, menacés par le règne du scientisme. Bertrade, l’héroïne de « La Princesse sous verre », subit le sort des récits d’antan. Oubliée et méprisée, « enfermée dans sa châsse aérienne » après de longues années de dévotion, elle n’évoque plus rien aux profanes qu’« une vague héroïne de conte». La fin du texte lui promet pourtant une nouvelle fraîcheur et rend à « la châsse de cristal, reluisante et lavée, […] l’éclat des anciens jours ». Le conte « Neighilde », également situé dans la section des « Contes de givre et de sommeil », et inspiré de « La Reine des Neiges » d’Andersen, peut aussi se prêter à une lecture métatextuelle. Le petit Kaï est captif du palais glacé de Neighilde, telle « une relique dans une châsse de verre ». Élevé au milieu des contes de sa grand-mère, il rappelle étrangement l’enfant de la préface du recueil, captivé par les récits des marins de Terre-Neuve. Kaï serait la personnification de cette enfance enfuie que les contes des Princesses tentent malgré tout d’enclore et de préserver. Dès lors, le conteur adulte se projetterait moins dans la figure de Kaï que dans celle de Neighilde, gardant jalousement le jeune garçon dans sa colonne de glace, bientôt délivré par la tiédeur des pleurs de Gerda. Cependant, la libération de l’enfant et la promesse du printemps ne peuvent coïncider qu’avec la fin du texte. Les contes du recueil, qui tiennent — et disparaissent — avec la glace des palais de Neighilde, pourraient se lire comme autant de chambres de givre promises à la fonte, de châsses de verre fragiles où le conteur contemple mélancoliquement ses personnages endormis et prisonniers. Le recueil se fait cercueil de glace et de cristal. Lorrain aime les contes, en ces temps de positivisme et de scientisme, comme on aime les mortes, comme on se voue aux reliques. Aimer les contes, c’est pour lui savoir enclore leur « poésie d’âme simple », protéger sous une couche de givre et de neige l’émotion fragile qu’ils suscitent. La poésie du récit merveilleux, comme celle des verres de Gallé, réside surtout dans la condensation d’une « atmosphère de féerie et de rêve». Croire au conte, autour de 1900, c’est donc avant tout croire aux pouvoirs d’une écriture capable de préserver la féerie ensommeillée, dans l’attente d’une reverdie qui rendra les reliques à la ferveur primitive. Ainsi apparaît la Princesse sous verre, à la fin du texte, après avoir pardonné au prince sacrilège qui l’a mutilée : « [Elle] rayonnait étincelante d’une surnaturelle clarté ; autour d’elle la neige floconnait douce et lente, et, sous le translucide reliquaire de cristal, son front transparaissait orné de roses de Noël, non plus factices, mais fraîches écloses. »
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Notes
30 Voir C. Barde, « Jean Lorrain et le merveilleux Art Nouveau », dans P.-J. Dufief et G. Mélison-Hrichwald (éds), Écrire en artistes des Goncourt à Proust, Paris, Honoré Champion, 2016, p. 246-250.
40 C. Olalquiaga, Royaume de l’artifice. L’Émergence du kitsch au xixe siècle, Lyon, Fage, 2013, p. 62.

CONFESSION OF A BANDIT QUEEN

CONFESSION OF A BANDIT QUEEN
By Erin Robinson

She was an ugly
girl, my wicked
child, with savage
teeth that tore
her will into my ears. See
their pretty rage?
She crunched
their bones then gnashed
new curls. But feel
how soft, like antler
skin, my coddled
ears' wild 
velvet scars.

Or? 
Keep your hands
in their muff cuff.
Finery couldn’t swaddle 
my rogues into sheep. Christened
by cold, our nicked
names sear: Hacked 
Toe, Thumb
Splinter. Pull
up a rug—the straw
won’t scratch—and I’ll whisper
mine in your ear’s raw 
pearl. No?

After my brat left,
I raked my scalp to comb back
russet—rusted—locks.
I wagged the rags, stabbed
the scabs, and ripped
open what was closing
over. My men, 
seeing the raging 
wounds my mongrel
mauled, settled 
by their spits
and didn’t club 
her doves. Days dripped
into weeks. I snapped
my comb’s bone teeth and ran
the men at every carriage. How
my bad child would have capered
to pluck those popinjays and tickle
pilgrims till their devils kicked
free. And those two blind
fathers…
         what sights
I carved from their curdled
eyes. She ne’er saw

the living jig such a reel
as when I shoved
them loose. And still
their wrenching
retched no rumour,
not a gossip’s gasp
of my strayed cub.
Until a black yarn
noose snagged a crow
crone on the nail that fixed
this shutter closed.

I clapped the dogs
from her balding
crown and braced
her lean to the board.
Plumes broke. My pulse
pumped her starveling’s
heart as my knife slithered
up the sill. She flinched—
              a beat
quicker to life 
than the dead
quail my owlet wailed
over once. Her pest 
birds massed among
the rafters. Rapier 
beaks, stiletto
claws—you can’t 
be fooled by fluff.
Yet one flutter 
of that cold crow 
would have flown
my chick to her.
So I chopped

and cleaved her thread.
Sprawled across my palms, 
she told me of her untamed
mate. Forever winging
o’er the wilderness,
he’d travelled too far.
She had to fetch him.
Had I heard of Orphan Us
harping for his Idiocy?
This forest seemed
an underworld.
I hadn’t, by chance,
seen him?

Had she seen a nasty
girl? A wolf-toothed,
ox-broad, crow-eyed
girl, keen on knives
to ease an itch
and somersaults that climbed
the sky? Wildcat-mountain
goat, she’d nibbled
close, yet left me 
ear enough to hear
that crow squawk 
her answer 
to my nursed,
cursed questions.

         She had seen a stopped
fop pepper kisses as he plucked
his rings. All he cast
to a highway
girl posed by an ash
a coffin’s length
away. The crow capped
her in scarlet silk,
mounted her astride
a hack, and pinned
her with two pistols.

I tugged the yarn
scrap down to choke
gall from her gullet.
Not mine; my child.

But the crow had recognized 
the horse without its carriage. 
Her mistress gifted 
the ungelded 
beast to a questing 
maid, and I remembered—
my kit cozied to a plump
princess, a-blubbering
in her cauldron
coach. She caterwauled
while we cartwheeled,
until my nit nipped
her for a pet and drove
her north. Somewhere

on the snow
plains an ice-
bitten boy curled
by a sculpted
lady with a fractured
face, so smooth he ne’er felt
the chinks. But
he wasn’t hers.
She’d ne’er whelped
a natural child. 

Nor stretched
her skin like dough
as fires swelled,
nor split her self
to push life out, to let
it suck her bloodless
breast. To slurp
her beard, to gnaw
her ears, to strike
out at parts unknown.

No, this barren queen
kissed other mothers’
sons. She lumped
their sweet-fed
love as though one more crystal
pound might shatter the mirror
lake frozen beneath
her throne.

          I released
the spluttering crow.
She hobbled off, crying
pities I could not. That night
around bonfires crackling,
while men whooped
and whirled, I wheeled
and drank and spun
the glimpse I couldn’t tear
away. Tamed?
My cub caged
in a wide world
where she trimmed
her claws, dined
with fatted lambs
and didn’t gouge the glitter
from their eyes? Had I
bound her, collared
her with a copper
ring, barred the hole
from which she flew,

my daughter,
by these flames,
would we be dancing?

viernes, 29 de septiembre de 2017

The Search for the Lost Husband

The Search for the Lost Husband (East of the Sun and West of the Moon) - AT 425 and 425A

AT 425 is called The Search for the Lost Husband. 

A handsome man and his young wife lived together happily, even though they could only meet in the dark -he had something against appearing in broad daylight-, but with time she became homesick. So he gave her leave to visit her family, but warns her against listening to her mother's advice. The young wife listens to her mother anyway, and as a result breaks the "contract" at hand. When she on the advice of her mother looks at him in the light of a candle during the night, drops of wax awakened her sleeping husband, and the man resolutely goes away because of a spell cast on him by his stepmother: He would now have to go to a castle east of the sun and west of the moon and marry a woman with a nose three ells (cubits) long. With that he disappears. Hence, the first part of the tale revolves around young love and its whereabouts - including staying away from the in-laws and parents in fair ways to get a "thing" going with one's sleep partner in the long run, which is fit for a couple.
Undaunted, his true wife set out to find him anyway, and undergoes a sorrowful wandering to recover him. The second part of the tale is about that, and how it ends. The young wife sets out for a long and difficult quest for him, in part using iron shoes for climbing. On her way she is given directions and precious gifts by helpful people. She arrives at her bridegroom's far-away residence by climbing a mountain. She takes service as maid and trades her precious things for three nights by the side of her lost husband. She wants to awaken his memory of her, but two times he is drugged by a soporific. He spills the soporific on the third night, stays awake, and recognizes her as his true bride. The false bride is unveiled and dies.
 The tale is about finding ones true mate and keeping him too, getting independent enough for that. He may not look like a million dollars at first sight, but see what he can do each night as time passes. Much depends on that.


Tipus 425:
He goes away [C932].
The young wife sets out for a long and difficult quest [H1385.4] (in iron shoes [Q502.2], etc.). On her way she is given directions and precious gifts by the sun, moon, and winds or stars [H1232] (helpful old people or animals [H1233.1.1, H1235]). She arrives (sometimes by climbing a glass mountain [H1114]) at her bridegroom's far-away residence. She finds that her husband has another (supernatural) bride.
She takes service as maid [Q482.1j and trades her precious things (golden implements for spinning, jewels, magnificent clothes, etc.) for three nights by the side of her lost husband [D2006.1.1]. She wants to awaken his memory of her, but two times he is drugged by a soporific. He spills the soporific on the third night, stays awake, and recognizes her as his true bride [D2006.1.4]. (Death of the false bride.) Cf. Type 313.


The husband leaves her, sometimes giving her vague instructions as to where she may find him. She sets out immediately on a long and sorrowful wandering. Sometimes she wears iron shoes which must be worn out before she reaches the end of her journey. She gets magic objects from an old woman (or frequently from three in succession); she asks her direction from the winds and/or stars; she climbs a steep glass mountain at the top of which she finds her husband. Before being reunited she still has to win him from the wife that he is about to marry and especially to cause him to recognize her, since he has forgotten all about her. To do this she sometimes takes service as a maid and buys with three jewels the privilege of sleeping with her husband three nights. The story always ends with the reunion of the couple and a happy marriage.


The husband disappears. Looking for her husband, in some versions, the wife has to wear out three pairs of iron shoes and three iron staffs; one after another, she reaches three cottages where her husband’s sisters live and obtains magical objects (a ball of wool, a tablecloth, a golden spinning wheel) from them. The wife trades the objects for the right to spend three nights with her husband. The man is made drunk and he remains asleep on the first two nights. On the third night the man stays awake and meets his wife. He is then disenchanted and they start living together.  

Tipus 313C:
But it is usually followed by the episode of the Forgotten Fiancée (Type 313C). In such case, after the young people have escaped, the hero tells his fiancée, or bride, that he must leave her for a short visit to his own family. She warns him against certain specific acts which will bring on magic forgetfulness: kissing his mother/grandmother/sister (female relative), or tasting food while at home. He breaks the prohibition, and loses all memory of his bride. She realizes what has hap pened and undertakes to overcome the magic forgetfulness. Frequently this does not occur until after the hero is about to marry again or even until after his marriage. In one series of tales she bribes the new bride to let her sleep beside her husband. He awakens on the third night and recovers.

"Auf ihrer Suche kommt sie zu einem alten Häuschen mit kleinen dicken Kröten. Die alte Kröte gibt ihr drei Nadeln, drei Nüsse und ein Pflugrad. Damit überwindet sie einen gläsernen Berg, drei schneidende Schwerter und reißendes Wasser und lässt sich im Schloss des Prinzen als Magd anstellen. Sie erhandelt sich von seiner neuen Braut dreimal die Erlaubnis, in seiner Kammer zu schlafen im Tausch gegen die schönen Kleider aus den drei Nüssen. Zweimal erfährt er nur von den Dienern von ihrem nächtlichen Jammern, so dass er beim dritten Mal den Schlaftrunk nicht nimmt und mit ihr flieht. Das Haus mit den Kröten ist zu einem Schloss geworden mit Kindern. Sie heiraten."

Im Märchen macht sich die Prinzessin auf die Suche nach dem verlorenen Geliebten, es ist der Teil des narzißtischen Menschen, der sich auf die Suche nach seiner Liebesfähigkeit macht. Sie nimmt alle Mühen auf sich, scheut keine Gefahr und doch macht ihr Verhalten irgendwie einen kindlichen Eindruck. Wie kann man nur, so möchte man fragen, seine eigene Persönlichkeit so vollkommen aufgeben? Wer tut so etwas? Kleine Kinder! Sie tun einfach alles, um die Liebe der Eltern zu gewinnen, überhaupt Liebe zu gewinnen. Notfalls stellen sie sich selbst und ihre Bedürfnisse zurück, um den Erwartungen der Eltern gerecht zu werden. So bleibt die Prinzessin kindlich, sucht die Abhängigkeit und glaubt, ohne diese nicht leben zu können. In ihrem Verhalten erkennt man eine Form der Abhängigkeit, die nur zu oft verwechselt wird mit reifer, partnerschaftlicher Liebe.

Nur die Frage: „Wer bin ich wirklich?“ führt weiter. Die Suchwanderung der Königstochter ist ein Bild dafür. Die Suche nach sich selbst braucht viel Anstrengung und einen enorm hohen Einsatz. Die Königstochter beginnt ihre Suche erst in der größten Not, oft ist es so, dass Menschen erst zu einer Veränderung bereit sind, wenn es ihnen sehr schlecht geht. So wie es auch ganz deutlich ist bei den Suchterkrankten, erst wenn sie ganz am Boden sind und keine Hilfe mehr ihr Leiden verlängert, dann erst bekommen sie die Chance, in ihrer Not neu zu beginnen, manche ergreifen sie dann.

Das Märchen zeigt beide Seiten der Medaille: die Königstochter, die alles hingibt, sich veräußert, alle Äußerlichkeiten opfert, um beim Königssohn zu sein. Ihre Trauer ist tief, und ich Treue hat kindlich anhänglichen Charakter. Auf der anderen Seite der Königssohn, betäubt durch Erfolg, Prestige, Macht, Einfluß und die Jagd danach. Alles wird perfektioniert, mit viel Energie erreicht, mit allen möglichen Mitteln erkämpft. Lieben zu erlernen ist da kein erstrebenswertes Ziel, das soll von alleine kommen, in der Form des richtigen Partners.

jueves, 28 de septiembre de 2017

EL COLORÍN DEL TIETAR

EL COLORÍN DEL TIETAR

Regresaba a casa a toda prisa ante la apremiante tormenta.
Negros nubarrones habían irrumpido en el cielo e interrumpido mi paseo diario a la mitad, no quería ser sorprendido por la lluvia, y por suerte, ya llegaba a las primeras casas del pueblo cuando en la sierra se adivinaban rayos y truenos.
Caminaba rápido pero la prisa no me impidió echar un mesurado vistazo al viejo caserón abandonado. Había luz en su interior, a buen seguro los críos del pueblo se habrían colado una vez más tras sus muros y estarían planeando alguna nueva pillería.
Era pronto todavía para cenar, tenía tiempo de seguir tras sus huellas, entrar en la propiedad y darles un buen susto que les sirviera a ellos de escarmiento y a mí de entretenimiento. No lo pensé dos veces y salté la valla como un torero salta la barrera para desafiar al toro; la puerta de la casa estaba abierta, o mal cerrada, como casi siempre; entré con sumo cuidado para no producir ningún ruido.
Dentro se palpaba, se respiraba un silencio abrumador, y no obstante se percibían infinidad de sonidos: se distinguían tétricos crujidos de madera vieja, llamadas del viento silbando en los cristales rotos, golpeteos de las ventanas mal encajadas en los vetustos marcos.
Sintiendo algo de miedo llegué al salón de la casa, única estancia iluminada de la planta baja, entonces di un estrepitoso salto abandonando de repente el baluarte del oscuro pasillo y plantándome en el umbral de la puerta con los brazos cruzados sobre el pecho y ceño fruncido cual Diógenes enervado en su tonel, me dejé ver y oír a la par, ¡menuda sorpresa iba a propinar a los niñatos!
Y sin embargo la sorpresa me la llevé yo.
Ante mí, y por añadidura no demasiado sorprendido, había un anciano vestido con un antiquísimo traje oscuro; parecía un mago huido de una película de fotogramas en blanco y negro. Nuestras miradas se encontraron cuando ya se esfumaba mi sorpresa y llegaba mi indignación.
Y es que soy capaz de comprender la osadía de unos adolescentes imberbes e imprudentes que atraídos por un viejo caserón terminen invadiendo una propiedad privada armados de ignorancia, pero no entiendo que una persona mayor, casi anciana y por tanto supuestamente responsable cometa errores propios de zagales incautos.
_ ¿Qué hace usted aquí?- Interrogué hosco y malhumorado, convencido de hallarme frente a un indigente en busca de cobijo ante la inminente tormenta.
_ Eso mismo iba a preguntarle yo-. Respondió con increíble calma el supuesto intruso para
después añadir-, además yo a la pregunta le añadiré tres palabras, ¿qué hace usted aquí?, en mi casa.
De nuevo la sorpresa se adueñó de mí, su casa, aquel indigente decía estar en su casa, conforme mi mente iba tratando de encajar piezas en el rompecabezas, una sensación de ridículo espantoso comenzó a recorrer mi cuerpo. Sentí el rubor quemando mis mejillas cuando conseguí balbucear:
_ ¿Su casa, ésta es su casa?, esta propiedad pertenece a Félix, entonces ¿es usted Félix Gómez?, Félix Gómez “el Colorín del Tietar”.
La estentórea carcajada se escuchó rodar por todos y cada uno de los rincones de la casa
confundiéndose con un trueno de la tormenta; tanto escándalo no parecía proceder de la garganta de un anciano tan enjuto, sin embargo así era. Aún tenían potencia y vitalidad sus pulmones.
_ Disculpe mi ataque de risa joven, por favor perdone mi hilaridad, no quiero parecer un viejo mal educado pero hace muchos años que ya nadie me llama así, tanto tiempo hace que prácticamente lo había olvidado.
_ Entonces usted es Félix, está vivo, yo creía que usted ya había ....
_ Sí, mucha gente cree que he muerto-. Me interrumpió ahorrándome buscar una palabra que pudiera terminar la frase sin ofender al anciano-. Para ser honestos eso sería lo normal pues he rebasado con creces la edad estimada como esperanza de vida en nuestro país, hace tiempo que la única esperanza de mi vida es la muerte pero la vieja dama no ha sido puntual a su cita conmigo, al contrario ha sido impuntual y además cruel pues se ha olvidado de mí y me ha ido arrebatando, sin prisa pero sin pausa, a los pocos seres queridos y los amigos.
_ Y ¿cómo ha regresado después de tantos años?, hacía mucho tiempo que no visitaba el pueblo.
_ En efecto, cuarenta años sin pisar esta casa, y no hubiera regresado jamás de no haber sido estrictamente necesario. Mañana venderé esta propiedad, al salir del notario, una vez firmada la escritura, nada me unirá a esta tierra ni a ninguna otra parte de este mundo.
_ Entonces ¿vende usted la casa?
_ Sí, figúrese usted, alguien va a convertir esta ruinosa cueva en una casa rural, ¿qué le parece?
_ Me parece una gran iniciativa, sin embargo no comprendo que venda tan alegremente la
propiedad, usted nació aquí, ¿no le produce pesadumbre, algo de nostalgia, un poco de pesar, un ápice de pena?
_ Me queda poco tiempo de vida, bueno eso al menos espero, o la vendo ahora y utilizo el dinero en algo útil o se convertirá en escombros para siempre, una finca abandonada, una casa fantasma.
_ Yo entendería que la hubiera vendido hace años, pero ahora, ¿para qué?, no creo que sea por necesidad económica, yo en su lugar la arreglaría, viviría aquí y moriría aquí, en mi casa.
_ Confieso que estudié esa opción hace tiempo pero la descarté enseguida, me pareció egoísta, una persona sola en una casa tan grande, lo mejor es vender, el dinero será para mi hija, le diré que yo soy su verdadero padre, ésa será mi última hazaña en este mundo, mi última aventura, permitir que mi hija me conozca, conseguir que por fin sepa la verdad.
_ ¿Una hija?, no sabía que hubiera contraído matrimonio, ni que tuviera descendencia.
_ ¿Matrimonio?, no, no, nunca me casé, nadie conoce esa parte de mi vida, ni siquiera mi hija sabe que yo soy su padre, no nos conocemos; sólo su madre, el marido de su madre y yo sabíamos la verdad, y ahora usted, claro está. Siéntese amigo, ha empezado ya a llover y la tormenta durará al menos un par de horas, en ese tiempo cenaremos y le contaré mi historia, la verdadera e ignorada historia del Colorín del Tietar.
_ Gracias-, dije mientras tomaba asiento-, pero por favor no me trate de usted, yo soy...
_ Sé quien eres, el nieto del Gorrizo-, volvió a interrumpirme con calma y total seguridad-, eres la viva imagen de tu abuelo, de joven yo iba mucho por su casa, éramos amigos de tu familia, cuando me fui del pueblo para no volver más tú todavía no habías nacido, por tanto tienes menos de cuarenta años-. Sonrió y tras una breve pausa comenzó el relato mientras disponía sobre la mesa una cena frugal a base de alimentos fríos-. Me fui a Madrid cuando apenas tenía dieciocho años, empecé a trabajar de jardinero en la propiedad de un matrimonio joven. Yo cuidaba los jardines de Don Emilio Valcárcel y Larrañaga. 
_ ¿Se refiere al famoso dramaturgo?-, interrogué anonadado por la afirmación.
_ ¿Famoso dramaturgo dices?, era un tremendo embustero, todas sus obras las escribió Noelia, su esposa, él era un cretino, un explotador, un usurpador, y por si esto fuera poco un marido infiel-. Hablaba deprisa, con renuencia, cada insulto salía de un rincón oscuro y oculto de su alma, y no obstante, de improviso bajó el diapasón y con tono atiplado, cariñoso, como si cada palabra escapara de un arcano rincón de su corazón añadió-. Sin embargo ella lo amaba, lo quería hasta la locura, hasta la ceguera absoluta, lo amaba tanto como yo la amaba a ella.
No cabía duda, la narración de la historia le causaba daño, las imágenes de sus recuerdos se
habían forjado a golpes, a mordiscos y el cuerpo había quedado para siempre en carne viva, herido, sangrando, sintiendo dolor segundo a segundo, archivando la pena en la memoria y una vez allí grabada imposible de borrar. Imposible curar la herida, apenas una leve mejoría al sentir atenuado un tanto el dolor con el transcurso del tiempo.
_Yo cantaba mientras trabajaba-, continuó hablando ante mi silencio y curiosidad-. Sólo eso
sabía hacer, cantar y trabajar en el jardín, a Noelia le gustaba mi voz, decía que mi canto era como el de un colorín; mientras yo cantaba ella escribía las obras que luego su marido firmaba. Un buen día Don Emilio compró un teatro para representar sus obras con su propia compañía y allí, en aquel escenario empezó mi fulgurante carrera de cantante, allí nació la fama del Colorín del Tietar. Enseguida comencé a tener éxito y poco más tarde llegó el dinero, entonces abandoné el teatro, huí del nido, no soportaba el despotismo del ilustrado Don Emilio con su esposa a quien yo amaba sin límites, y tampoco podía tolerar más los continuos rechazos de Noelia. Sí, yo le declaré mi amor y no fui correspondido, ella declinaba con timidez y amabilidad mis invitaciones, se mostraba halagada por mi amor pero nunca me dio esperanza alguna pues se confesaba enamorada de su esposo.
Me fui, triunfé en España, en Europa e incluso en las Américas. Me admiraban damas, nobles y hasta reyes, uno de ellos, Carlos I de Portugal, de admirador pasó a ser mi íntimo amigo, fue él quien varios años después, una noche tras una actuación en Lisboa me dijo que Noelia se encontraba destrozada; había encontrado a su marido, el famoso dramaturgo, dentro del camerino de la primera actriz en actitud poco decorosa, el muy canalla, se compró un teatro para poder flirtear con las actrices.
Cuando regresé a España fui a visitarla, en verdad estaba deprimida, llevaba casi un mes sin
escribir nada, ni una palabra, y eso empeoraba la situación pues provocaba la furia de Don Emilio que exigía más obras que poder adjudicarse. Pasé todo el día junto a Noelia al igual que su esposo lo pasó junto a la primera actriz de su compañía. Una y mil veces le confesé mi amor y la instigué para que abandonará a su marido. Yo todavía la amaba, y ella, no sé si por la debilidad propia de su estado, por despecho hacia su marido o por lástima hacia mí, fue cayendo en mis brazos y aceptando mi cariño. 
Una sola vez aceptó mis caricias. En esa ocasión, esa noche, engendramos a Martina, mi hija, nuestra hija. Al día siguiente me marché y Noelia volvió a escribir, desde entonces la creación literaria fue su pasión, escribía para su hija, nuestra hija. Don Emilio intuía algo irregular pero no sabía el qué.
En las semanas siguientes Noelia y yo nos vimos esporádicamente siempre que mis actuaciones y viajes lo permitían, pero un buen día su marido supo que el vientre de su mujer albergaba el hijo de otro hombre. Enloqueció. Típica y cobarde reacción del engañador engañado. El infiel no soportaba ser burlado. No sé como averiguó que el padre de la criatura era yo, dudo que Noelia se lo dijera, de todos modos lo supo.
Vino a buscarme una noche al final de una interpretación. No me dijo nada, no habló, sólo me miró con furia. Pude leer sus pensamientos entre la niebla del odio: yo le debía mi fama a él y a su teatro y le pagaba mi deuda con una terrible afrenta. En sus ojos se acentuó el odio.
Un revólver apareció en su mano diestra, sonó un ruido seco que debió ser un disparo, vi un
resplandor y sentí un fuego intenso en mi pecho, todavía tengo el proyectil alojado en mi pulmón izquierdo-. Acarició con su mano diestra el lado izquierdo de su pecho como si la herida todavía doliera, como si aún no hubiese cicatrizado del todo.
_ Yo siempre he creído que esa bala la recibió en una reyerta cuando usted defendía a un amigo del ataque de un delincuente. 
_ Sí, inventamos ese cuento para dar una explicación a la prensa, no iba a decir que se trataba de la venganza de un marido irascible con un ataque de cuernos. Además, Noelia todavía amaba a aquel indeseable, si yo hubiera dicho la verdad él hubiese ido a la cárcel y ella no me lo hubiera perdonado nunca, por tanto callé.
_ Pero estuvo usted a punto de morir, fue un milagro que sobreviviera y más aún que pudiera volver a cantar con la bala alojada en el pulmón y tan cerca del corazón.
_ Exacto, un milagro, la herida era mortal y no obstante la muerte no llegó. Me recuperé y
continué con mi carrera; pero antes, durante el largo tiempo de mi convalecencia postrado en el catre de un hospital, mi amigo Carlos I de Portugal vino a visitarme, me regaló este reloj-. Sacó con sumo cuidado un reloj de bolsillo del interior de su chaleco-. Carlos me pidió que siempre lo llevara conmigo, no trae suerte, me dijo, pero si te separas de él provocará mala fortuna.
_ Es un reloj precioso, digno de un rey, pero está estropeado, no se mueven las saetas, no marcha.
_ No, no funciona y nunca funcionará, ¿quieres saber el motivo?
_ Por supuesto, quiero conocer cada detalle de esta historia.
_ Tres años más tarde, el día uno de febrero a las doce y tres minutos del mediodía, Carlos I de Portugal fue asesinado en Lisboa tras unos años de ajetreado reinado; a las doce y tres minutos, en ese instante el reloj se paró, dejó de latir al mismo tiempo que el corazón de su dueño, murió con él. Observa el reloj, marca las doce y tres minutos. He intentado arreglarlo en mil ocasiones. Nada, imposible, ni el mejor relojero del mundo es capaz de reparar la maquinaria, así como los mejores doctores no fueron capaces de salvar la vida de mi gran amigo Carlos. Curioso destino, yo cantando con un proyectil alojado en mi pulmón a escasa distancia del corazón y él muerto en el acto sin ninguna oportunidad.

Aquel día no sólo se pararon para siempre el reloj y el corazón de Carlos, también comenzó a
pararse mi voz, nunca volví a cantar, había un nudo de tristeza en mi garganta que consiguió apagar lo que una bala no pudo; desaparecí, me oculté del mundo, nadie supo nunca nada más de mí, únicamente Noelia, y a través de ella yo supe de Martina, de mi hija. A todos los efectos el dramaturgo fue su padre, otra gran mentira del gran escritor, mañana dejará de serlo. Con un poco de suerte al caer la tarde estaré en casa de Martina en Sevilla, le entregaré el dinero que genere esta casa y le contaré la verdad que surja de mi corazón; después, si ella quiere, viviré a su lado lo poco que me resta de vida, si no es así desapareceré de nuevo y en esta ocasión para siempre, será fácil, ya no me queda nada por hacer en este mundo, hace años que no soy capaz de cantar, tampoco soy capaz de amar pues Noelia murió hace ya tres lustros, ni siquiera puedo saborear el plato frío de la venganza matando al usurpador de Don Emilio pues me hizo el favor de morirse el solo sin ayuda de nadie.
Sólo tengo una cosa que hacer, regalar este reloj roto a alguien que lo merezca, a una buena
persona... tal vez a ti, pues si te pareces a tu abuelo tanto en lo espiritual como te pareces en lo físico estoy seguro de que eres buena gente, no te separes nunca del reloj, te traerá suerte y vida, una vida tan larga como la mía.
_ Pero yo no puedo aceptar este regalo, el reloj es una reliquia histórica y pertenece a su familia, lléveselo a su hija, ella lo merece más que yo.
_ No, es un reloj de caballero, además, ¿para qué querría ella un reloj viejo y roto?, consérvalo tú Gorrizo, me disponía a abandonarlo aquí en esta casa, estará mejor contigo, y recuerda, está averiado para siempre y sin embargo, dos veces al día, marcará la hora correcta.
Al llegar a casa después de la tormenta, busqué en el vetusto baúl de la abuela los discos antiguos de mi padre, en unos minutos encontré lo que buscaba y mientras acariciaba un precioso reloj de bolsillo perennemente averiado que un lejano día funcionó y perteneció a Carlos I de Portugal escuché cantar a Félix Gómez y mis oídos se deleitaron con la voz de “el Colorín del Tietar”, interpretando una bellísima, aunque algo triste, tonada de amor; la canción se titulaba, ¿cómo no?, “Noelia”.

Yo, por mi parte nunca más supe de él, ni de Martina, su hija, leí algunas obras de Don Emilio aunque sabiendo que la autora fue en realidad Noelia, lo cual me hizo comprender mejor los textos, los sentimientos, la ternura; la casa de Don Félix Gómez en efecto se vendió, ahora es una casa rural, una empresa con cierto éxito y con algún secreto misterioso en su interior no exento de fantasmas...
Sin embargo esa es otra historia y por tanto merece ser contada con todo detenimiento en otra ocasión. Hoy no queda sino escuchar una nostálgica canción, la triste balada de Noelia.

Nota del autor (Ángel Utrillas):
El relato titulado El Colorín del Tietar, está inspirado y desarrollado a partir de dos hechos históricos:

  • El primero acerca de Carlos Gardel; el famoso cantante argentino (quien por cierto nació en Francia aunque a los tres años de edad sus padres emigraron a Argentina), el día 11 de diciembre de 1915 recibió una herida de bala en el pulmón izquierdo donde quedó alojado el proyectil para siempre, este incidente no le impidió continuar cantando el resto de su vida.
  • El segundo se refiere a Carlos I de Portugal; sucedió a su padre Luis I y reinó en su país desde 1889 hasta el 1 de febrero de 1908 cuando cayó asesinado en Lisboa. Ese mismo día se paró para siempre el reloj de bolsillo que el Rey de Portugal había regalado a su amigo el admirado actor italiano Ernesto Rossi y que el actor siempre llevaba consigo. El reloj se paró a la hora exacta en que se produjo el asesinato, a las doce del mediodía. El dueño del reloj intentó repararlo en múltiples ocasiones pero fue inútil, jamás ningún relojero consiguió hacerlo funcionar.

Además de los citados detalles hay una referencia a Diógenes de Sínope, “Diógenes el cínico”: filósofo griego del siglo IV a C. discípulo de Antístenes quien cultivo el desprecio por el lujo, la distinción, la vanidad, la superfluidad y cuanto se hubiese añadido artificialmente a la naturaleza. Su desprecio por las relaciones sociales le hicieron irse a vivir a un tonel.

martes, 26 de septiembre de 2017

Ha majd a nyaraknak vége…

Ha majd a nyaraknak vége…

Ha majd a nyaraknak vége
S ellep mindent a hó
Hogy én mennyire szeretlek
Nincs is rá szó
Itt a sereg ideje
Az óra búcsút int
Hadnagy Úr s egy szép leány
Egymás ajkára csókot hint
Mihelyst leszáll az alkony
Messze megyek innen
Találkozunk még
S újra szép lesz minden
Kürt harsog a távolban
Összehívja a katonákat
Hazai dombokat, muskántlis ablakot
Talán többé sose látnak
Tábortűz parázslik
A lángoknak akác, s fenyő is akad
Mikor alszik már az ezred
A hadnagy tollat, s papírt ragad.
Érzi, hogy várja valaki
Tudja, hogy sír utána
Két kezét összekulcsolja
S csendben száll imája
Elnyomja a kürtszó
Elnyomják a harsogó dobok
Nem hallja már senki
Hogy otthon egy kislány zokog
A csatamezőn golyó fúródott
A hadnagy tüdejébe
Nem mehet ő már többé
A mátkája elébe
Homlokán vizes rongy
Hófehéren fekszik az ágyban
S nem tekint már tova
Szabadon a messzi tájba
Doktor Úr, engedjen
Úgy sem tarthat vissza
Had harcoljak a hazában
A lelkem így még nem tiszta
Vérvörös az égbolt
A csatatéren egy fiú siránkozik
A falfehér hadnagy mellett
A kórházban egy pap imádkozik
Imája száll az égbe
De a legény nem hallja
Most már nem csak a teste
A lelke is föladja
Egy fehér borítékon
A hadnagy neve áll
Olvassa a kapitány
A jókedve elszáll
Mondjátok meg annak a lánynak
Ki e levelet írta
A hadnagya eltávozott
A tüdeje a golyót már nem bírta
Magányos tölgy szívébe
Van egy kicsi sírhant
Magába vitte a szerelmét
Hisz ott a hadnagy fekszik alant
Csendes kis házikóban
Meghalt egy gyönyörű leány
Éles kést szúrt szívébe
Úgy ment a hadnagy után.

Édesanyám emlékkönyvében találtam rá az eredeti szövegre, majd kiderült, hogy a Kárpátiának
is van egy verziója...szóval a sokadik után itt az enyém.Fogadjátok sok szeretettel:)