viernes, 7 de octubre de 2016

OTHELLO - SELON LA DRAGONNE

OTELLO de Giuseppe Verdi (1887 - j'ai fait un effort, je vous ai donné une date, mais ça sera la seule hein, ne me prenez pas pour une encyclopédie sur pattes, nan mais!) 

- Acte I - 

Le lieu: Chypre donc. A proximité d'un château, une place avec un troquet sur fond de remparts et de mer. Un bar à matelots quoi, parce que soyons logiques, en arrivant au port, c'est tout sauf du Earl Grey qu'ils veulent tututer les popeys et les habituées féminines du lieu, en principe on ne risque pas de les confondre avec des évadées du Couvent des Oiseaux en sortie dominicale! Météo locale: temps pourri de chez pourrave: éclairs, tonnerre, tempête (tout ça à grand renfort de projecteurs stromboscopiques et plaques métalliques vibratoirement ondulantes... ou ondulatoirement vibrantes selon les goûts)

Les personnages: à la première scène, des copains de bordée: Rodrigue, gentilhomme vénitien, Montano, prédecesseur d'Otello au poste à Chypre, Cassio, capitaine et Iago, simple enseigne (sans Aladin, il avait un empêchement). Vous bilez pas, les deux zozos à mémoriser ce sont les derniers Cassio, et Iago (le gentil et le méchant, évident, étant donné que ce dernier voulait être capitaine à la place du capitaine - calife, c'est un grade militaire qui n'existe pas à Venise, ni ailleurs si on y réfléchit bien ), puis Otello le chef de tout ce petit monde et accessoirement maure par sa naissance, des Cypriotes (vaut mieux aussi, des Nantais, on aurait  moins capté le contexte, même si c'est un port... quoique... rapport à la météo...) et des soldats vénitiens.

Les autochtones s'emballent en voyant une voile à l'horizon (un rien les amuse ces Cypriotes). Montano distingue l'étendard (malgré la tempête, il est doué le type!) "le lion de Saint-Marc!" (le gros chat choucrouté de la place San Marco à Venise, l'emblême de la ville quoi). Et là, on a droit à la narration, en direct-live d'un accostage plus que hasardeux par gros temps:
"On claironne! On canonne! Le bateau fait le yoyo! Un coup j'te vois, un coup j'te vois plus...La barcasse du mauresque fait une sacrée belly-dance et elle va pas tarder d'ailleurs à les paumer ses sept voiles si ça continue. Vite, sortez les médailles de saint Christophe, ça urge, le rafiot vient de paumer son mat! Maintenant c'est l'avant qui s'fait la malle!"Au dehors des remparts on entend les marins qui s'égosillent pour couvrir le choeur autant que la pseudo-tempête, en demandant si c'était pas un effet de leur bonté, de leur balancer une amarre, ça pourrait dépanner. Enfin, après quelques "souquez ferme, ho-hisse-et-ho matelots, tiens bon la barre et tiens bon le vent, va petit mousse où le vent de pousse"... (autant pour moi, ça c'est dans les Cloches de Corneville!) tout l'équipage arrive sain et sauf; mais je les vois bien faire leur entrée dégoulinants en faisant splitch-splotch moi, je les trouve souvent trop... secs les rescapés dans les versions que j'ai vues?

Un qui l'a un peu mauvaise, c'est Iago, qui pensait bien être vengé de ne pas avoir été choisi par son patron Otello, en le voyant couler à la barre, en digne commandant. Celui-ci, tel Escamillo, salue la foule en délire et se retire avec sa troupe dans son château, non sans leur avoir signalé que le canon, c'était pas une bourde de l'accessoiriste, mais pour fêter la victoire contre les Turcs (décidemment, ce genre de héros est toujours entre deux bourre-pifs!)

Pendant que la foule continue la hola alors que les marins sont censés passer des peignoirs secs (plus rigolos qu'une tenue vénitienne je trouve) Rodrigue et Iago restent à l'écart (on sent déjà le duo infernal). Etant donné que Rodrigue tire une goule longue d'ici au lendemain, Iago s'enquiert du pourquoi de la chose:
"Pète un coup, ça ira mieux, t'as l'air tout crispé!
- j'voudrais t'y voir! Je dérouille mon vieux, t'as pas idée! J'me ferais presque sauter le caisson!
- Mais te biles donc pas pour ça... D'ac. t'en pinces pour Desdémone, la future du maure, mais j'te garantie qu'avec mezigue dans ta manche, t'es loin de partir perdant, loin de là! Les nénettes, ça change d'idée comme de string et son beau ténébreux je vais te lui ruiner ses projets matrimoniaux en beauté! C'est pas pour rien que je lui lèche les bottes depuis un bout de temps, en vrai, j'peux pas le blairer! Tiens.. ce coco non plus j'ai du mal à l'encaisser! - (Le coco en question, c'est Cassio, revenu taper le bout de gras avec des soldats.) - quand tu pense que sa Seigneurie Otello-Premier, lui a filé "mon" poste! C'est pourtant pas faute d'avoir participé à ses guéguerres! Viens par là, que j't'explique mon plan..."
Évidemment, on n'a pas droit à la primeure, étant donné que la foule en profite pour se croire à la Saint Jean avec feu de joie, lampions et p'tits coups derrière la cravate (tiens... je vois bien une version style fête de la bière d'un coup... décalé pour décalé, autant y aller franco avec les culottes de peau et les Gretchen porteuses de chopes, au diable l'avarice dans l'imaginaire hein?) Les personnages principaux se retrouvent la bibine à la main en train de trinquer à qui mieux mieux, sous la houlette d'un Iago intronisé sommelier pour la circonstance. On le voit venir de loin avec ses gros sabots: il veut biturer son rival pour qu'il se vautre en beauté!! 
"-Allez, fait soif, tend ton godet il est à sec!
- Stop, j'ai les dents du fond qui baignent! J'suis plus étanché!
- un p'tit dernier à la santé de la copine du Maure!
- Sacrée nana! Il a fait le bon choix!"
Iago glisse à Rodrigue qu'il a intérêt à faire gaffe de ce côté-ci également. Il y a l'air d'avoir du monde sur la liste d'attente à la porte de la blonde! (évidemment, il joue sur les mots, Cassio veut juste être poli, la nénétte en elle-même il n'en a pas grand chose à cirer) Mine de rien, Iago s'arrange pour que le verre du capitaine ne soit jamais vide et ça ne traîne pas... Cassio n'a plus les yeux en face des trous et délire sur tout et n'importe quoi. Ce n'est pas encore suffisant et Iago demande à Rodrigue de lui chercher des poux dans la tête à l'instant même où Montano vient signaler qu'il serait peut-être temps de relever la garde (ce fiéleux pousse le vice jusqu'à chuchoter au type que Cassio est un pochetron fini et que c'est son état habituel).
Rodrigue se fiche de la goule ouvertement du pauvre Cassio qui ne sait décidemment pas tenir l'alcool et ça ne loupe pas, l'autre prend la mouche et lui saute sur le paletot. Et ça se taloche joyeusement, ça s'égrafigne allègrement jusqu'au moment où Montano se décide à séparer les deux sales mioches. Fallait pas... du coup Cassio sort son opinel et en menace l'arbitre. Carton rouge! Ou plutôt drapeau rouge, étant donné que Iago en profite pour conseiller à Rodrigue d'aller prévenir au port qu'il y a une révolte. Ce sournois fait tout de même semblant de vouloir calmer le jeu et crie comme une pucelle au premier sang versé (celui de Montano)

Et c'est sur cette joyeuse mêlée qu'on se quitte, on verra l'arrivée du maître du lieu dans la scène deux, la prochaine fois.

OTELLO de G. Verdi - Acte I (suite)





Donc, même lieu, le port avec son troquet, les remparts, la tempête dans le lointain... on assiste au bourre-pif magistral de Cassio et Montano (tout ce bastringue organisé par un Iago sournois et venimeux comme on les aime dans les rôles de méchants) 

Un personnage supplémentaire, à la scène trois: Desdémone, la zibeline d'Otello.

Avec tout ce tintouin, Otello se pointe, un peu vénère qu'on le dérange pendant qu'il changeait ses fringues à essorer contre une grenouillère télétubbies en éponge (je ne sais pas vous, mais ça me plaît bien le look qu'il aurait dedans)

"C'est pas fini ce bo...xon! Vous me jouez la reconstitution de la tripotée mise aux Sarrasins ou quoi? Et Iago, mon pote - (c'est c'laaa ouiii...) - fais moi un topo pour expliquer c'te kovantchina* 
- J'en suis autant retourné qu'toi son altesse! Et que ça causait, que ça blaguait en sirotant sa verveine-menthe et d'un coup, on a droit à une avoinée de troisième mi-temps! M'est avis que c'est la verveine qu'était pas coupée.
- Cassio.. t'as pas honte de t'oublier comme ça, y a les chiottes pour ça! (alors là, texto: "De toi même à ce point oublieux?...", si ça ne veut pas dire qu'il s'est fait dessus... enfin pour ma version, ça me convient très bien, hé, hé!)
- S'cusez patron mais je préfère jouer les grandes muettes..
- Et Montana qui pisse le raisiné! Là, ça y est, j'ai les abeilles! (c't'un sanguin le type)"

Desdémone, se frottant les yeux et le doudou à la main fait son entrée en grenouillère Petit Poney (je lance la mode "soirée-pyjama" à l'opéra!)

"En plus t'as réveillé ma copine! Dire que j'avais mis trois heures à l'endormir en lui chantant des berceuses (oui... on va dire ça, petit canaillou) , tout ça fichu en l'air! Pour la peine, t'es dégradé, fais une croix sur ta solde de capitaine!"

Cassio balance son épée par terre et ce serpent de Iago en profite pour la donner à un soldat en bavant presque de jubilation!

Otello conclut la scène en renvoyant tout le monde dans ses quartiers, et en chargeant la troupe de "rétablir le calme" dans la ville (un bon coup sur la tronche ça équivaut à une camomille ou un cacheton de benzodiazépine quelconque j'ai l'impression chez lui) Par la même occasion, il en profite pour signaler qu'il ne décarrera pas des lieux tant que tout ce bazar ne sera pas réglé. Il reste donc seul sur scène avec sa copine et on a droit à la scène trois, dite d'amour....

"Heureusement que t'es là, ma puce, j'en ai raz le goulot des bagarres!
- Dire que tu ma racontais tes journées de boulot - (le boulot chez un guerrier, c'est baston, écharpage, sièges diverses, passages au fil de l'épée... enfin la routine quoi!) - et ça me faisais flipper. J'ai pas mal versé ma larmichette aussi, quand tu m'as décrit ton patelin, le désert, et ton esclavage, Gladiator à côté, c'était d'la rigolade!
- C'qui fait qu'on se compléte vachement: tu en pinçes parce que j'ai dérouillé et moi parce que tu me passes les pansements. Ramène tes ballots (tes lèvres en charentais) que j'te fasse une prophylaxie (j'aime bien le baiser, version fourmi moi hé, hé)"

Evidemment, aucun cliché ne nous est épargné et le ciel se dégage au fur et à mesure de cette sérénade, pour laisser place aux étoiles et clair de lune de circonstance. Et pendant ce temps, ça se bécote, ça se lèche la pomme en veux-tu-en-voilà, alors que la dulcinée commence à se peler de froid et signale qu'elle serait mieux sous la couette et qu'Otello est en pleine crise "bécotivore" (ça va "mal" se finir dans les coulisse, je ne vous dit que ça! Vous imaginez la scène, Otello et Desdémone s'envoyant en l'air au milieu des machinistes en train de baisser le rideau? Voilà une chose qui mettrait de l'ambiance, il n'y a pas à tortiller! Surtout pour dégraffer les... grenouillères; hé, hé!)

Voilà, acte fini et je préfère arrêter, même avec les scènes courtes du deuxième acte, ça ferait désordre. Alors à bientôt pour la suite et bonne fin de semaine à tous.
Bonjour à tous

On avait quitté le héros en train de faire des papouilles au clair de lune à sa copine, faudrait aller voir s'ils ont réussi à se décoller depuis...

OTELLO - Acte II - 

Le lieu: une petite barraque, style pavillon vitré (bonjour le ménage!) avec vue sur le jardinet du palais. Sur le côté, une grande fenêtre (au cas où le fait qu'il soit vitré, le cabanon, ne suffise pas à la bonne visibilité... on ne sait jamais)

Les personnages: Iago, le méchant de l'histoire, Cassio, l'ex-capitaine qui ne supporte pas l'alcool, Otello, le sanguin, un choeur cypriote ainsi que Desdemone et Emilia, femme de Iago et gouvernante de la minette (ça vous en bouche un coin que le fiéleux soit maqué hein?)

Au début de l'acte, Iago est en pleine conversation "détritusienne" avec Cassio :"Te bile donc pas mon gros! Dans deux jours, montre en main, j'te parie que tu récupères la panoplie de gradé que t'a confisqué Otello!
- Te fous pas de moi!
- Qui moi?! La franchise incarnée!! - (des yeux révulsés d'horreur devant ses doutes et une main sur le coeur, ça le fait l'indignation chez le coco?) - Pourtant c'est simple comme un coup de fil! Tu sais que ton chef est à la botte de sa copine, elle claque des doigts et il va chercher la baballe. Suffit juste que tu ailles parler à la donzelle de ton nouveau statut de "chômiste", elle en recause à son copain et zou, tu récupères tes galons! Tiens en causant perruche... j'crois bien que c'est à cette heure-ci qu'elle fait sa ballade "oxygénatoire", profites-en"Cassio s'en va, à la recherche de la blondasse au fond du jardin, pendant que Iago marmone en se frottant les mains, tout en surveillant le type de loin - là, d'ailleurs, son monologue me fait légèrement penser à celui de Scarpia dans la Tosca  "va, Scarpia..."- :"Allez droit dans le mur le Cassio! Si c'est pas diabolique mon plan! Tous ces cocos à s'agenouiller devant leur prie-dieu quelles buses! Z'ont rien pigé, je m'intronise "bras armé de Belzebuth", ça fait bien hein sur les bristols? Ils causent piété, espoir, honneur...mais les pauvres ils n'ont pas pigé que c'était pipé d'avance les dès à leur naissance, tout est déjà scénarisé Et pour quoi au juste tout ce tintouin, en fin de compte? Leur paradis?! Me faites pas rigoler, le Grand Rien oui!... 
Mais j'vois Desdémone pointer son nez... Allez l'outsider, (il parle mentalement à Cassio, pour le motiver... comme aux courses de Longchamps) on se bouge... on cause à la dadame... on lui fait risette... Mais qu'est-ce qu'il fiche le Maure! C'est maintenant qu'il devrait se pointer! Tiens... quand on parle du loup..."
Otello ramène sa fraise mais Iago fait semblant de ne pas l'avoir vu et continue sur sa lancée (il devrait jouer la comédie, il a des dons pour ça hein?) :"Oh que j'aime pas ça!
- Quoi?
- Euh... rien!
- ça serait pas Cassio qui était avec ma copine?
- Z'êtes sur?.. Il a filé comme un lapin en vous repérant... pas eu le temps de voir qui c'était.
- Tu paries que c'était lui?
- J'ai un truc qui me tracasse... Le type... il connaît votre nana depuis le début de votre histoire non?
- C'est lui qui nous servait de postier quand on s'écrivait des poulets - (billets doux, et ce n'est pas de moi l'expression pour une fois) - T'as une idée derrière la tête toi, déballe!
- Vous pensez qu'il est franc du collier?...
- Alors là, c'est marre! Tu marmonne des "j'aime pas ça", tu me causes de Cassio, tu plisse tellement le front qu'on peut y faire tenir un stylo, accouche!
- Vous savez que j'vous ai à la bonne...
- Bin justement, arrête de tourner autour du pot d'chambre et lache-le ton colombin!
- Faites gaffe à la jalousie... (ici, l'auteur du livret parle de "monstre aux yeux verts qui se nourrit de son propre venin" belle image hein?)
- Minute papillon, avant de criser, faut se rencarder! Me faut des preuves et tu connais ma manière "expéditive" de procéder à la sentence... plus d'amour... plus de jalousie, vaut mieux trancher dans le vif plutôt que ça gangrène!
- Bon vous voulez des preuves? Pas évident, mais suffit d'écouter la gamine, qu'elle balance une parole et on sera fixé!"

A la fin de la scène, sacré mélange: marmonages venimeux de Iago, sur fond de sérénade cypriote, de choeurs de donzelles et de mômes alors que l'évaporée de service plane sur son petit nuage et gazouille que le ciel est bleu, que Cupidon fait des loopings tellement il est en forme... enfin le rêve quoi. Otello bêtifie devant l'air angélique et la voix cristalline de sa gazelle alors que Iago se promet de te lui pourrir son idylle en beauté.

Toute la bande s'éparpille, après distribution de la part de la fille de bisous aux gamins, petite monnaie au peuple, on a même droit au bizouillage de l'ourlet de sa robe par son fan club (on déballe l'imagerie avec tous les clichés de la gente dame pure et mimi). Desdémone entre dans la salle, suivie d'Emilia, et fonce directement vers son copain:" Lolo, j'ai un truc à te demander, rapport à un ex de tes copains... Cassio!
- C'était lui dans le jardin qui te causait?
- Voui, et ça me taraude ça, j'aime pas quand tout n'est pas peint en rose... Tu veux pas passer l'éponge?
- Ah c'est pas le moment!
- T'as pas l'air dans ton assiette, un truc que tu digères pas?
- Entre autre! J'te tiens un de ces mal à la tronche!
- Tiens un p'tit coup de mouchoir bien frais... ça devrait passer! (c'est comme l'éponge magique dans les matchs de foot ça)
- Bas les pattes avec ton tire-jus! - et il balance le torchiffe, qu'Amélia, qui n'aime pas que les choses traînent n'importe où,  ramasse.
- J'ai dit un truc qu'il fallait pas? Autant pour moi, je remballe, mais faut que je sache quoi!"

Et là, les conversations se mélangent encore. Otello, genre mains sur les oreilles en train de chanter "nananèreuuu" pour pas se faire embobiner par sa copine alors que l'autre lui demande quel pet il a encore de travers, Iago, au plus fort de sa forme maritale, menace sa meuf de lui en retourner une si elle ne lui file pas le mouchoir qu'elle vient de récupérer (charmant ménage ça, vu que la nana soupçonne un "autre" tour de cochon, je me demande ce qu'elle fait avec ce zozo).Ils jouent un peu à cache-tampon, mais le type a des réflexe et lui arrache le morceau de tissu des mains.

Otello a ses vapeurs et demande à tout le monde de décaniller de la piaule, il a besoin d'air. Les filles obéissent mais Iago, préfère rester, vu qu'il a trouvé une sacrée idée pour son scénario catastrophe. Il planque le mouchoir dans sa poche avec l'intention de le fourguer chez Cassio (vous avez pigé, pièce à conviction n° 1 trouvée chez l'accusé... etc)
Otello marronne et fulmine à un tel point qu'on craint qu'il pète une durite avant la fin de l'acte. Iago s'approche:"Allez, on respire et ça va passer!
- T'en as de bonnes! Tout me pète à la tronche en même temps! J'ai plus confiance, j'arrête pas de voir ma blonde avec "l'autre", j'ai plus de goût à rien, ni à la bagatelle, ni à jouer aux petits soldats, j'ai la honte de ma vie, j'suis foutu! Le pire c'est que j'ai rien de concret, t'imagines si j'avais une preuve! J'suis le cul entre deux chaises, Momone coupable, pas coupable, toi franc comme l'or ou comme un âne qui recule... j'sais plus! Tu me la file cette satanée preuve où j'te fracasse! - il balance Iago par terre, l'ayant au préalable secoué comme un prunier -
- Si c'est comme ça... je préfère rendre mon tablier, ciao l'allumé! - il fait mine de sortir, mais en bon comédien, reviens à la charge - Et d'abord quoi comme preuve? Vous voulez une filature avec flag à l'hotel de passe du coin? Faut pas demander la lune non plus! Par contre, j'ai bien une piste... la nuit dernière, je me suis aperçu que Cassio causait en dormant, faut dire qu'avec tout ce qu'il a éclusé, ça délirait sévèrement! Et que je te cause "ma bibiche" "ton sale mec bazané" "encore un p'tit bisou" etc... il était grâve le type! Et puis d'un coup, il a comaté, assommé par la bibine! Mais c'était qu'un rêve d'alcolo... enfin.. j'espère! 
- Bin oui, mais c'est révélateur non?
- Surtout si on a autre chose en poche (c'est le cas de le dire) qu'un délire éthylique!
- Quoi?
- Vous vous rappellez le premier cadeau que vous avez fait à votre copine?
- Un mouchoir brodé avec des bisounours?
- J'ai vu Cassio se moucher dedans hier!
- Alors là... c'est le pompon! C'est dit... ça va être une boucherie! Je vais te faire un de ces nettoyages par le vide... J'nous vengerons!
- J'nous vengerons aussi! (Iago, du moment qu'il y ait bor... bazar au programme, il est le premier pour retirer son billet au guichet!)

La scène finale de l'acte deux se termine sur deux cocos invocant le ciel (ou l'enfer) pour se donner du coeur avant l'hécatombe.

Voilà, fin de l'acte et on verra la suite... plus tard (évident, je ne vais pas couper net et sadiquement pour vous laisser chercher la fin de vous mêmes.)


OTELLO - Acte III -

Le lieu: toujours Chypre ; d'accord les personnages sont un peu déglingués mais pas au point de ne plus savoir où ils habitent et même si le héros "déménage", ça n'engage que ses neurones. Après le pavillon vitré, on passe au salon version prout-prout, c'est à dire une salle immense, pleine de colonnes avec un balcon au fond, le genre de lieu aux proportions "intimes" qui obligent à goualler comme un veau pour demander qu'on te passe le sel, et encore avec l'écho, t'en es au Flamby que le chlorure t'arrive enfin

Les personnages: un hérault (tiens, comme celui de Lohengrin, il est partout ce mec!), Otello, Iago, Desdémone ça, jusqu'à la scène cinq où Cassio arrive avec sa goule enfarinée (il y a neuf scène à cet acte... on verra selon la longueur si je balance tout) pour le reste de l'acte on aura certainement un ambassadeur vénitien,Emilia, la femme de Iago, le peuple cypriote, gardes et soldatesque courante pour faire bonne mesure.

Au lever de rideau, le hérault entre en hulullant: 
" Patron, le you-you de l'ambassadeur de Venise est en approche des côtes.
- mon c. qui se débouche! (faut dire qu'Otello est en grande conversation avec Iago, ça perturbe!) Allez continue mec!
- Je me pointe avec Cassio, j'essaie de lui tirer les vers du nez, pendant c'temps là, vous matez ses réactions et on sera fixé, par contre v'là votre musaraigne alors faites semblant de rien... mais n'oubliez pas le tire-jus!
- ça fait quarante douze fois que tu me le serines, ça risque pas!"

Desdémone entre:
"Salut Lolo ça fart? 
- Mouai... si on veut... 
- J'voudrais pas avoir l'air d'insister (et pourtant qu'est-ce qu'elle fait la blonde?) mais faut vraiment que je te cause de Cassio.
- J'ai encore un de ces mal de tronche! T'as pas ton mouchoir?
- Tiens mais faut pas que ça devienne une habitude (surtout qu'en principe les Otello, à part de rares exceptions sont joués par des blancs maquillés, vous imaginez le mouchoir après le tamponnage de margoulette? Et surtout les grandes taches "propres" sur la trogne des chanteurs, façon camouflage à la Rambo)
- Mais ça, c'est celui des télétubies, ça ne marche qu'avec les bisounours le truc magique... où tu l'as mis?
- Alors là...
- Gaffe, ça craint! C'est quasiment un grigri ce fazzoletto (mouchoir en VO)Tu le perds ou le donnes, pire que les sept ans de malheur avec une glace pétée ça!*
- Sans déc.?
- T'as l'air de flipper ta race... tu l'as paumé...
- Euh... non! (convaincante, y a pas à dire!)
- File le chercher alors.
- Y'a pas le feu au lac! Tout ça, c'est juste pour éviter d'aborder le cas de l'ex-capitaine."

Qu'est-ce qu'elle n'a pas dit! Le Maure commence à tourner en boucle en baragouinant "mouchoir" à chacun des mots de sa copine (style le fameux "calgon" des Nuls à une époque, pour les initiés) et finit en la secouant pour lui décoller la pulpe du fond:
"qui t'es toi madame?" (ça devient grave là!)
- Bin ta meuf!
- T'as un papier qui le prouve, tu peux le cracher-jurer? Tu serais pas une "Marie-couche-toi là alors"?"

L'autre commence à s'inquiéter sérieusement, surtout qu'il lui demande si elle est "chaste" (otez-moi d'un doute... ils sont "mari et femme"... alors de ce côté, vaudrait mieux qu'elle ne le soit pas non? Ou alors z'ont de drôles de moeurs à Chypre). Et vu que ça devient tellement électrique qu'il y a risque de cours-jus, Otello préfère raccompagner la minette à la porte, il est à deux doigts de craquer, c'est pas bon pour son image de héros bafoué et vengeresque et puis il a un Cassio sur le feu... 
Iago lui signale qu'il approche d'ailleurs et qu'il ferait bien d'aller se planquer, c'est à son tour de jouer au "ni oui ni non" avec le type. Otello se camoufle au fond, à l'entrée du balcon, pendant que Iago part à l'opposé accueillir un Cassio plus que réticent à entrer (étant donné qu'il ne sait pas comment a marché l'intervention desdémonienne... tous les doutes sont permis quant à la chaleur de l'accueil qu'on lui réserve)
"Amène ta fraise beau galonné!
- Ex! L'oublie pas!
- Pfff! C'est quasiment réglé cette histoire! Avec Desdémone dans la manche...
- Bin justement je pensais bien la trouver là... - (Otello tique, évidemment) -
- Et si on causait oie blanche! (le p'tit nom de l'ex de Cassio, bin oui, il avait une copine avant tout ce méli-mélo, c'est Bianca, d'où l'association évidente)
- Me fais pas marrer! Tu retardes d'une rame mon pov'vieux, ça fait belle lurette que c'est finit!
- Mais t'as d'autres "visées" non?
- T'es un malin toi... bien sur que j'ai un numéro de libre sur mon répondeur! - (malin le Iago, il s'arrange pour qu'Otello y lise mentalement celui du portable de sa copine en restant dans le flou artistique, un jaloux, ça met vite des noms sur des portraits anonymes) - petit problème, elle la joue mystérieuse la donzelle..."

Là, les deux faux copains s'éloignent d'Otello en chuchotant et celui-ci à beau tendre le cou en se rapprochant, style le loup des dessins animés qui se planque derrière les poteaux filiformes (et ça fonctionne dans les cartoons, il disparait vraiment, essayez d'en faire autant, y a toujours un bout de bide ou de pif qui dépasse, mais là, rien!) pas évident de tout piger. Il chope des bribes de la conversation où cassio explique à Iago qu'une nana a laissé un cadeau chez lui, un mouchoir, qu'il exhibe même avec une certaine fierté sous le pif de celui-ci:
"T'as vu? C'est tout de même vachement intime comme cadeau non?
-Gaffe mec! Tu te laisses embobiner par un mouchoir qu'est-ce que ça serait si c'était une petite culotte!"
Otello est en train d'attaquer les colonnes à coups de poings et de tatanes pour se calmer (il l'a sa preuve, même si c'est une fausse pièce à conviction!) pendant que Iago jubile intérieurement tout en faisant semblant de dire à l'ex-capitaine de rester prudent et même sceptique s'il ne veut pas finir dans la fosse du même nom (même si ça s'écrit pas pareil hé, hé).

Le jeu se calme (enfin du côté des deux compères, parce que pour Otello, à part lui enlever les piles, je vois pas comment faire) et Iago signale que le canon vient de... canonner pour annoncer l'arrivée de l'ambassadeur. Cassio se tire et Otello surgit comme un diable hors de son cube pour se précipiter vers Iago:
" C'est dit: J'lui fais sa fête à c'te "mijotée" ce soir! (mijotée, c'est ce que je disais gamine, j'avais du mal avec mijaurée, là encore pas de ma faute!)
- là, z'êtes témoin, il a rigolé et m'a agité le kleenex sous le nez!
- J'suis pas Juan (Miro, je sais, moyen là aussi le jeu de mot). Faut juste que je me dégote vite fait une tisane de onze heure!
- Du poison? Trop classique! Je la vois mieux bouffer son oreiller moi, étant donné que c'est tout de même dans son plumard que ça s'est fait c'te tour de cochon!
- Pas mal!... T'es un créatif toi!
- Je m'occupe de Cassio!
- D'office j'te fais lieutenant!
- Allez présenter les p'tits fours à l'ambassadeur, je préviens votre belette qu'elle nous rejoigne, faut que rien ne transpire hein?"
Iago sort et Otello se refait une beauté pour accueillir l'envoyé du Conseil. 

Ici, scène de liesse, propice aux choeurs verdiens. Tout ce beau monde se congratule en se tapant dans le dos. Et l'ambassadeur, à mille lieues de savoir ce qui se trame en coulisse, salue Desdémone revenue sur scène. L'intéressée reste polie, mais on voit bien qu'un truc la chiffonne (comme le mouchoir) et Emilia, la meuf de Iago, lui demande si il n'aurait pas un truc au dîner qui ne serait pas passé. Elle lui répond juste que son mec n'a pas l'air de tourner très rond, et que ça ne présage rien de bon pour sa santé à elle.. mais quoi? Elle n'en sait fichtre rien (entre parenthèse, avec toutes les questions bien orientées de son mec, j'irai tout de même pas chercher du côté d'une chemise mal repassée, m'enfin... elle est blonde!)

L'ambassadeur demande où se planque le capitaine Cassio et Iago lui déballe que son chef est un peu en froid avec lui, Desdémone, qui se mêle à la conversation, ajoute que ça devrait se régler rapidement c't'embrouille, ce à quoi Otello, mine de rien, lui demande ce qu'elle peut bien en savoir, tout en feignant de lire (à l'envers) Fripounet. Comme elle insiste (lourdement?) en disant qu'elle l'a à la bonne Cassio, le Maure claque l'illustré en lui demandant de fermer son claque-museau si elle ne veut pas qu'il lui en retourne une (joignant le geste  à la parole)
L'ambassadeur a juste le temps d'arrêter le geste (dans "ma" mise en scène, c'est lui qui reçoit le bourre-pif, comme dans les films "tartes-à-la-crème") et Otello couine qu'il veut voir Cassio tout de suite là, au pied! Les nobles se demandent bien ce qui leur prend à tous, mais Iago joue les Bernardo manchot, c'est pas lui qui mouftera quoi que ce soit à ce sujet!

Cassio entre enfin Et là, coup de théâtre! Otello annonce:
"Les potes, j'ai reçu un fax de Venise, affaire urgente à régler, donc, je laisse les clés à Cassio qu'il fasse tourner la boutique pendant mon absence!
- Bin euh... merci chef (il pige plus, nous non plus, à part le fait que ça sente un plan style "je-fais-semblant-de-sortir-mais...")
- Et momone, t'as la larme facile, t'es douée, tu devrais d'inscrire dans une troupe théâtrale, on y croirait presque! Manque un truc... tu devrais t'affaler par terre et chouiner!"
Il chope la fille et la fiche par terre sans ménagement. Tout le monde reste sur le valseur (enfin virtuellement, il n'y a que la blonde qui soit cul par dessus tête). On la relève tant bien que mal,on s'indigne, on commente, comme il se doit, pour dégager la place assez vite, ça sent l'ozone, vaut mieux aller cloper dehors. 
Ne restent qu'Otello et Iago (sur fond sonore cypriote au dehors) Otello nous a ses bouffées et tombe carrément dans les pommes d'énervement alors que Iago jubile en lançant que "le lion est à terre" (il se croit dans un safari kénian ou quoi?)

Fin de l'acte!

Bonjour!

Il faut bien qu'on y retourne à cet opéra cypriote (enfin, de cadre) si vous voulez après respirer un peu (et moi aussi par la même occasion) avec des choses à lire sans une suite obligatoire ('tention, sans suite, ça ne veut pas dire "sans queue ni tête"... quoique chez moi, pas évident à prouver). Allons-y Alonso pour la fin de:

OTELLO - ACTE IV - Où "on règle ça sur l'oreiller" (plutôt avec d'ailleurs)

Le lieu: la piaule de Desdémone, meublée donc de ce qu'on  est supposé trouver dans une chambre: frigo, télé, PSP... meunoooon, c'était pour voir si vous suiviez! Un lit donc (ouah! un pieu dans une chambre, c't'innovant ça), un prie-Dieu (déjà moins courant qu'un pot-d'chambre tout de même), une table, un miroir et des sièges. 
Enfin, mine de rien, à part le lit, ça tient plus du salon où l'on cause que de la chambre habituelle je trouve. Au-dessus du prie-Dieu une lampe suspendue devant un poster et pas celui de Marie-Marie (bin oui, étant donné que Myriam c'est Marie en Hébreu, on double le speudo non, pour la chanteuse?) mais de la fille de Joachim-prend-pour-qui et de Anne-a-plus-toute sa tête... Moui... z'avez l'air réveillé, ça fait peur! La môman de Jean-Claude quoi! Sur la table, une loupiote, vu qu'il fait nuit.

Les personnages: Emilia, la femme de Iago l"Iznogoudé", Desdémone (vu que c'est sa carrée, vaut mieux), Otello-le-Schizo, à la fin, Cassio ainsi que l'ambassadeur (au fait, il se "p'titnomme" Lodovico) et Iago (là aussi, sans le méchant, ça le fait moins je trouve). Et pour une des rares fois dans les opéras de Verdi, ça reste dans l'intimité, pas de choeurs pour couiner à la fin (on lave son linge sale en famille, dans la bonne tradition). Montano, le prédecesseur au poste du maure à Chypre, mais juste à la fin des fins.

A la scène un, Emilia et Desdémone papotent en attendant que le Sandman (Homme-sable) viennent les énucléer*:
"S'est calmé ton Lolo?
- M'a bien dit de piquer un somme et de l'attendre il avait un truc à me dire, mais j'sens l'entourloupe... au "cas-où", j't'ai déballé de la naphtaline ma robe de chez Pronuptia, t'auras qu'à m'enterrer dedans (prend un chausse-pied, j'ai bien défait les plis d'aisance, mais je me suis un peu "installée" dans la vie conjugale côté tour de taille)
- T'es con ou tu t'entraînes pour déballer ce tas d'âneries! (vous remarquerez qu'elle n'a en aucun cas fait allusion à sa blondeur, diplomate la suivante!)
- J'ai le blues, pas de ma faute! Ma môman avait une boniche pas trop tarte, Barbara, qui s'est fait lourdée par son mec et qui chantait à tout bout de champ... (j'vous vois venir, mais c'était pas "L'aigle noir")... "la chanson du saule"** C'est pas si c'est l'ambiance générale, mais ça me revient cet air ; tiens, pendant que tu m'étrilles le cuir chevelu, j'vais te la chanter" (tout est bon à l'opéra... vous imaginez si elle était sur le trône elle lui proposerait peut-être la même chose pendant que la copine lui tiendrait le PQ)

Je vous épargne les paroles, ça cause de... saule (là aussi, vaut mieux, vu le titre, avec une autre essence d'arbre, on pigerait moins), de guirlande sur la lande...(ça rime mais pas de ma faute),et de noces un tantinet compromises. Et comme quoi je ne suis pas la seule à faire des digressions inopportunes et superfétatoires (on est prié de noter que je fais des effort pour bien causer là!) Desdémone coupe les couplets par des "mais grouille-toi, il va se pointer!" " des "Range ma bagouze, j'ai les doigts qui enflent" des "t'as pas entendu comme une gouallante à la porte?" et surtout un "j'ai les yeux qui piquent, ça sent sa crise de larmes" (j'ai bien ça, en fin de journée, mais c'est plutôt rapport à la lecture ou à un excès de jeu vidéo... ou à un pelage d'oignons (pas de valseur, qu'il n'y ait pas de malentendu hein?) pré-culinaire. M'enfin quand on s'appelle Desdémone déjà, c'est une preuve qu'on tourne pas comme la norme)..

Elle finit en disant Adieu (décidemment, elle n'est pas optimiste la blonde) tout en faisant la bise à Emilia qui la laisse attendre son copain. Momone se précipite sur son prie-Dieu, pour entamer le fameux Avé Maria (j'aime bien aussi), agrémenté de paroles que les pingouines avaient certainement zappé "à l'époque" quand j'ai appris le cathéchisme (obligatoire évidemment) chez elles. Des mots en plus, du style "opprimé", "opresseur puissant", "outrage", "orage"... jamais su cette version!
Le Amen à peine bafouillé, elle file au lit ou elle s'endort comme une bûche (à mon avis, elle s'est saoulée elle-même avec sa berceuse, parce que n'allez pas ma dire qu'une nana qui craint pour ses miches s'endort comme un Omer Simpson à peine étendue... à moins d'être narcotelptique!)

Otello paraît à la scène trois, entrant par une porte secrète (peut évidemment pas faire les choses naturellement c'ui-là!). Il pose son cimeterre sur la table (une AK-47, ça le fait déjà moins du côté mauresque faut dire) et fait le tour du proprio, éteignant les lumières que c'te buse de Momone a encore oublié de moucher (au prix où est la chandelle!)
Il s'approche du lit, écarte les rideaux (bin oui, j'avais oublié de dire, mais étant donné que c'est un lit d'époque, les rideaux sont obligatoires pour créer l'ambiance "baldaquesque") et commence à bécoter sa gazelle pour la réveiller (s'est gourré d'histoire, il confond avec Aurore la narcoleptique centenaire)

Et là, grandiose! La fille se lève d'un bloc en demandant si c'est lui! 
Franchement vous croyez pas que comme gourdasse elle se pose là la minette? Parce que demander à son copain si c'est lui qui vient de lui lécher la pomme ça revient presque à soupirer un "Oh, encore "Machin"!" dans un rêve érotico-gaillard à côté d'un zig qui s'appelle Bidule... Faut pas être fini côté jujotte tout de même!
"Ouai! C'est mezigue! T'as dit tes prières (texto, là aussi)
- Sans doute.. (texto aussi! La buse s'en souvient même plus, elle cumule là!)
- J'espère que t'as rien oublié parce que ça ferait désordre si tu partais sans toutes tes affaires réglées...
- Mais encore... (je renonce! Elle mérite presque ce qui va lui tomber sur le râble, celle-là!)
- J'veux bien te zigouiller, mais ton "âme" éternelle, c'est pas à moi d'y toucher! (en gros, j'te trucide, mais j'veux tout de même que t'ailles au paradis... complexe le maure tout de même!)
- Pitié, pitié, pitié!!! (elle le dit sur plusieurs tirades, mais je condense) j'suis juste coupable d'aimer!
- Sauf que c'est pas le bon que t'as choisi à la loterie!
- T'es pipé? T'as un vice de forme?
- Pas moi, potiche! Cassio! La preuve, tu lui file "mon" tire-jus!
- N'importe naouak!
- Dis pas ça à un cheval de bois, il te donne un coup de pied! (en gros, formule "familiale" pour dire qu'elle ment comme elle respire)
- Mais je jure...
- Jure pas n'importe quoi sur ton lit de mort la blondasse!
- Appelle Cassio, il va tout expliquer, y a maldonne!
- Tu veux faire parler les guéridons?
- Me dis pas qu'il est trucidé lui aussi! J'suis fichue - dit-elle en pleurant (ses yeux lui piquaient trop, certainement, c'est la loutre d'eau qui fait déborder la vase)
- Ah! En plus tu pleures pour lui! Fallait pas!"

Et là, même après les supplications de la minette demandant une rallonge de temps, il lui fait bouffer la garniture de son oreiller (j'aime bien l'image d'un otello éventrant le coussin pour lui ficher les plumes dans la goule moi). Elle a plus vite fait de mourir que de tenter d'expliquer quoi que ce soit avec du duvet au fond du gosier (ça gêne pour l'articulation et pour un grand air, je ne vous explique même pas!)

"Une bonne chose de faite! On s'entend mieux! (enfin c'est plutôt "calme comme la tombe" dans la VO)
- Ouvrez c'te porte nom de Zeus! - hulule une Emila survoltée en tambourinant sur le décors représentant la porte, qui tremble sous les coups (ça serait même bien qu'il tombe dans un grand "plaf" à ce moment)
- Quoi "encore"!!! (on sent un soupçon d'agacement chez Lolo)
- C'est abomiffreux!
- T'as enfin une glace à ton armoire? ça t'a fait un choc?
- Rodrigue... - (le noble amoureux de Desdémone au début, si vous vous souvenez) -
- Il joue au pouilleux et a trop de coeur? (laissez... un vieux reste du Cid ça) 
- Et bien il vient de se faire épingler au mur par Cassio!
- Et le mauvais joueur?
- Pas une estafilade!
- Le monde est trop injuste!" - (ça, c'est la blonde qui met du temps à... étouffer) -

Emilia se précipite vers les râles pour trouver sa patronne crachant ses plumes.
" Qui a fait c'te bourde monumentale?
- Cherches pas, c'est moi! Elle avait un galant, Cassio, j'ai eu du mal à digérer ça! Demande à ton mec!
- A Iago? Mais t'es vraiment une triple andouille! Plus menteur, je vois qu'un vendeur d'aspi. et encore!
- Fais gaffe, où j't'en retourne une!
- Même pas peur! Et puis j'ai du coffre!"

Aussitôt dit, aussitôt fait, la nana couine comme un goret qu'on égorge pour rameuter tout le palais, en criant au meurtre et que le coupable c'est le colonnel maure dans la chambre jaune (cherchez pas, c'est le matin, je délire un peu)

La scène quatre commence sur l'arrivée dans le désordre de Cassio, Lodovico l'ambassadeur et Iago, c'est à dire en tas, les trois zozos ayant voulu passer par la porte en même temps, le décors n'a pas fait le poids.
" C'est quoi ce bor...boxon? - demandent-ils en se relevant tant bien que mal
- Iago!! Au pied! (ça c'est Emilia, les nerfs ça la booste la minette!) C'est toi qui avais baptisé la copine d'Otello "Momone-cuisse-légère"?
- Binnnn... j'le croyais...
- La preuve, le mouchoir "bisounours" donné à Cassio! - lance Otello
- Mais vous êtes nés comme ça, où c'est un accident de poussette?! Pas possible d'être aussi c... Le mouchoir, c'est un coup de Iago!
- Tu vas la fermer sinon j't'emplafonne! - On peut dire que ça sent le roussi pour l'Iznogoud local.
- Il me l'a arraché des mains que j'en ai même pété un faux ongle!
- Ah... c'est pour ça que je l'ai retrouvé chez moi! - (bien Cassio! Il faut juste attendre que l'info monte au cerveau)"

Montano entre en trombe (par le mur, étant donné que la porte est à bas) et balance que Rodrigue, avant d'avaler son bulletin de naissance, a tout de même réussi à déballer le coup pourri organisé par Iago.
Otello se tourne vers l'interessé en lui demandant un chouillas d'information, invitation que décline prestement Iago en voulant se faire la malle. Montano, assisté de ses hommes part à sa poursuite alors qu'on entend des "chponk", "blam", "balanggg" "patatra" "eeeet meeerde...!" divers, au fur et à mesure que les trucs stockés en coulisses voltigent sur le passage du fuyard.
Cassio et Lodovico arrêtent Otello et surtout lui arrachent son cure-dent des mains, il pourrait blesser quelqu'un avec ses moulinets désordonnés.
C'est mal connaître le coco! Il sort un opinel planqué dans la poche de son jean et après une tirade style "Les carottes sont cuites, l'oie aussi d'ailleurs, j'ai floppé sur le coup, adieu monde cruel etc..." il s'auto-épingle au mur, apportant sa contribution personnelle à la décoration (il n'a jamais fait confiance au metteur en espace de la production, m'est avis).

Il meurt en demandant un poutou à sa copine (c'est le délire, faut pas lui en vouloir) et le rideau tombe sur un sacré bor...bazar à ranger pour les accessoiristes et les femmes de ménage du théâtre.

Pour ceux qui se demanderaient ce que devient Iago, m'est avis qu'il ne risque pas de faire de vieux os lui non plus... ils avaient une justice plus qu'expéditive à l'époque. 
Je le vois bien condamné à bouffer un stock de kleenex jusqu'à ce que mort s'en suive (c'est ma version de l'Exode 21-23... vous savez le fameux "oeil pour oeil.." etc)

Allez, respirez (un peu mieux que Momone) c'est fini pour Otello. On fera une pause (vous dire sa durée... j'ai pas mon tarot à proximité et il y a pas le feu aux flaques) et en attendant... bonne journée à tous.

La dragonne

* p'tite précision, ma mémé paternelle et teutonne à ses heures connaissait l'histoire, la vraie et plus flippante que notre "enflûté" sur son nuage avec son grizzli qui remplit pas le costard... Me dites pas que vous ne connaissez pas "Bonne nuit les petits"... honte sur votre chef! 
Le "Sandman est un vieux type, tellement vieux qu'il ne tient plus debout que par l'opération du Saint Esprit, qui vient ficher du sable magique dans les mirettes des gamins qui se font tirer l'oreille pour s'endormir et ce pour leur piquer celles-ci (cool!!Vous m'étonnez que j'aime le fantastique et le gore... j'suis tombée dedans quand j'étais ch'tiote!)

** (là, air connu et pas mal du tout, rien à voir avec la version que Rossini en a faite dans son Otello ou le Maure de Venise, comme quoi, à chacun son style hein? Mais j'aime bien la version Marylin Horne que j'ai par contre)

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